28.5.07

Ecriture et métaphisyque















La métaphysique conçoit l’écriture comme moyen d’expression, c’est le point qui permet le passage des sens, et la métaphore qui l’emporte est un outil pour transmettre les sens et les représenter, elle est le moyen de la présence du sens. La métaphysique nie la matérialité du signe et son intensité, elle considère le signifiant comme simple configuration du signifié, elle donne priorité à l’aspect temporel et logique du sens par rapport au signe, du signifié par rapport au signifiant, de la pensée par rapport au signe, du signifié par rapport au signifiant, de la pensée par rapport à la matière, de l’âme par rapport au corps. et puisque l’écriture n’est pas un espace de la production des sens, le signe n’est plus qu’un instant pour récupérer le sens originel indépendant à toute opération de production, que ce sens soit trouvé dans un monde paradoxal, ou contenu d’un sujet qui donne aux objets ses sens.

La métaphysique conçoit l’écriture comme opération de limitation règne la logique de l’identité, elle ne conçoit pas le texte comme système s’activent les sens (un système connotatif), et le signe comme intensification de plusieurs interprétations et espace différentiel, mais comme mot. Le mot est le terme qui limite le sens et le définit. C’est la définition qui nous donne l’essence des choses et leur vérité.

Si les sens sont des effets de l’écriture, pourquoi la métaphysique a – t-elle accepté d’emprisonner le dialogue philosophique dans le corps de l’écriture et imprègne les sens par sa nature ?

C’est que l’écriture ne se limite pas dans le fait qu’elle est un moyen d’expression, de représentation, de transmission, mais essentiellement comme outil pour conserver les sens et les protéger contre l’absurdité du destin et l’effet du temps. La métaphysique procède à l’écriture pour donner à ses sens l’aspect de l’éternité et les faire vivre dans un présent permanent, soit en réduisant le temps à un point, soit en rendant l’écriture une forme de mouvement historique qui conserve, en tant que mémoire , tous les instants; c’est une écriture qui repose sur le temps et l’histoire, une histoire qui se fonde sur la philosophie de la présence, et qui rend le temps un présent qui bouge et posant la négation à la merci du concept, et la différence au service du même. Cela rend la métaphysique sceptique vis-à-vis du texte fragmentaire.

Si l’écriture conserve les sens, elle ne les produit pas. Mais là, elle donne la suprématie de la voix et le logos sur le signe et la trace. La lecture est alors cette action magique et simple qui exclue la matière écrite pour se procurer l’esprit du texte et s’y infiltre. Dans cette lecture directe de l’essence de l’être, se montre le monde religieux de la connaissance absolue de Hegel, cette fin que l’histoire tend vers elle, de façon à ce que le concept devienne visible, découvert et présent entre nous.

Il en résulte que toute écriture /lecture qui veut détruire la métaphysique doit se libérer de la philosophie de la présence. De cette façon, le texte ne portera plus la vérité, mais ne cessera pas de lutter et de tourner autour d’elle. Cette lecture conçoit le texte comme source des effets de la vérité, elle essaiera toujours de montrer la vie de la vérité, et la politique qui maitrise la lecture des textes et ses écritures, c'est-à-dire, elle montrera l’ensemble des règles auxquelles se soumet la production des textes.

La destruction ne consiste pas à décoder les sens et les concepts métaphysiques, mais à montrer les manières avec lesquelles s’utilisent ces concepts, se produisent et se reproduisent.

Nous sommes donc, devant une lecture qui accuse le direct, elle essaie de produire l’opération effective de l’écriture métaphysique elle-même, elle n’est pas une opération pour montrer et s’approprier le sens unique comme le veut la métaphysique, mais un procès de métaphorisation, c’est une lecture qui ne voit pas le signe et le texte comme lieu règne la logique du même, mais comme lieu règne la différence.

Nous ne pourrons pas dissocier et séparer entre lecture et écriture. L’écriture dans ce sens, se représente à nous comme lue et interprétée, nous sommes donc devant une lecture/écriture sans sujet et devant une pensée sans sujet pensant (cogito). Mais elle est une lecture/écriture riche, qui ne se donne à nous qu’en ce qu’elle nous cache, et exactement en ce qu’elle porte en elle comme fragilité, derrière une apparence forte des vérités évidentes, dans le silence qui traverse son discours, et le manque qui imprègne ses concepts.

La lecture qui détruit la métaphysique, ne voit pas le texte comme s’il occulte une telle ou telle intention, ce qui veut dire qu’elle le lit pour produire l’impensé; l’impensé ce n’est pas ce qui s’absente pour une raison pensante, une raison d’un sujet pensant, il n’est pas ce qui se trouve hors de l’impensé et loin de lui. L’impensé dans une pensée n’est pas une erreur. Plus la pensée porte de l’impensé, plus elle est riche.

TRIBAK AHMED

M. Heidegger : Quappelle-t-on penser ? PUF.

J. Derrida: De la grammatologie. Minuit.

F. Nietzsche : Le Gai Savoir. Gallimard.

…………… : Humain trop humain. Gallimard.

…………… : Volonté de Puissance. Gallimard.

20.5.07

Nietzsche et la métaphysique

Nietzsche

1- Nietzsche et la mythologie:

Il faut d’abord se libérer de la philosophie moderne et ses concepts pour pouvoir lire Nietzsche et apprivoiser sa philosophie. Le lire sans prendre distance de ce que la philosophie a produit depuis Aristote jusqu’à Hegel, c’est resté à sa marge, sans pouvoir comprendre la richesse de sa pensée. Je crois que c’est à partir de là que provient la confusion souvent engendrée à propos de lui.
Nietzsche avait l’acuité de réaliser que tous les maux de la philosophie venaient de la mythologie grecque et son impacte imminent sur l’histoire de la pensée, philosophique ou autre. Les fondements même de la pensée occidentale, se sont faits à partir de la tragédie grecque, où les dieux grecs et les hommes s’échangeaient les rôles et les puissances, la force fût la vertu majeur, d’où la généalogie du noble, c'est-à-dire le prédateur suprême; même Poséidon entra en conflit avec Ulysse, lorsque ce dernier humilia les dieux. Le christianisme a évolué lui aussi dans ce contexte: Un homme fils de Dieu, chargé de prêcher pour son père!
Toute l’histoire de la pensée est restée imprégnée par cette dualité: Dieu en face de l’homme, la vérité en face de l’erreur, la force en face de la faiblesse, l’immortalité en face de la mortalité. Avec la seule altération, celle d’être plus du côté de dieu que de l’homme, ce fût l’effort du christianisme, et la philosophie a pris le soin de mettre en valeur cette conception, depuis Platon jusqu’à Hegel. Ce dernier a eu le privilège de provoquer la révolution des philosophes: Marx, kierkegaard, et surtout Nietzsche. Le 18 ème siècle ne pouvait plus supporter cette dualité: L’absolu gouvernant sur le relatif, Dieu et derrière lui l’église, régnant sur l’homme!
Nietzsche était le premier a renversé les statuts, non pas en déclarant la supériorité du relatif sur l’absolu, mais en donnant place à l’interprétation, en évoquant la pluralité du sens. Ceci a été bien expliquée par Gilles Deleuze « La tâche d’aujourd’hui est de produire le sens ». On peut cependant parler de l’avant et l’après Nietzsche.

2- L’avant Nietzsche:

1- La dualité

Il n’existe pas un peuple qui était aussi proche de la terre, c'est-à-dire de soi même, comme l’était le peuple grec. Ce peuple avait cette capacité extraordinaire, comme le disait Nietzsche, de voir les choses et les phénomènes en tant que plats, en tant que sens direct, qu’il faut changer, battre et combattre. Cela suppose de ne croire qu’à la puissance, à la volonté de faire face au danger et le vaincre, de faire face à la mort; les vertus majeurs sont la guerre, le courage, le trophée …. il n ’y a pas de place pour les faibles, la pitié, la chasteté …. « L’optimisme est un signe de superficialité, le pessimisme est un signe de décadence, mais l’optimisme tragique est l’état de l’homme qui sait que la vie est une guerre, conflit, contradictions, et sent la fierté en sachant cela » ( Nietzsche ). La dualité grecque était donc de se positionner comme guerrier devant l’autre: Les dieux, les fils des dieux, la nature en tant que défi … c’est une dualité qui ne laisse pas de place transcendante ou supérieur à cet autre vis-à-vis de soi, il n’y a pas lieu à la soumission ou à la résignation, mais plutôt à l’action et à la puissance; c’est une dualité qui ne divise pas la vérité entre celle qui est absolue et celle qui est illusion. Cette dualité fût adoptée de Platon à Hegel en exterminant d’elle la puissance, et en y mettant à sa place le fatalisme de l’homme subitement géré par Dieu et ses lieutenants sur terre. La civilisation islamique avait compris cela, c’est pourquoi elle a parlé d’un Dieu en rupture quasi-totale avec l’homme et la réalité, un Dieu absolument transcendant, donc absolument souverain et régnant sur tout; cette civilisation a fait de Dieu le seul créateur, le seul gouverneur, face un homme désarmé de tout: Puissance, savoir …etc.

2 – Platon

Socrate avait cette tâche mortelle d’affronter le scepticisme qui a entrainé l’explosion du sens; il a préparé le chemin pour Platon avec qui la dualité métaphysique a commencé sous une forme tranchante et déterminée: Il y a d’une part la vérité ou le monde vrai, et d’autre part l’illusion, cependant Dieu n’est plus en contact avec ce qui est humain et mondain. La dualité a pris une autre tournure, elle est devenue la vérité absolue face à la vérité dérisoire.
Platon est le fondateur de ce dualisme qui va régner sur et dans la philosophie jusqu’à Hegel. La trace grecque est là, c’est la dualité elle-même, mais avec une autre portée métaphysique où l’homme s’est réduit au rien! Tout ce qui est humain est devenu symbole de l’imparfait, de la honte, de l'humble, ou pour dire plus clair, symbole du Mal, en échange du Bien prêché par la religion, et par toutes les théories métaphysiques ou autres. L’homme est devenu objet de jugements, de punition divine anticipée sur terre par la religion et les religieux. De là, la naissance de la dualité Mal et Bien, et d’un système de valeurs basé sur la punition et l’interdiction, d’où aussi la naissance de la notion du péché. L’homme est assujetti à un ordre touchant et bloquant sa volonté en temps qu’être capable de changer, de créer, d’agir, et de faire de son existence une jouissance, une joie. Les sept péchés capitaux forment l’extrême de cette morale qui inculque aux êtres humains la peur, la frustration, les remords, le renoncement au plaisir. Nous sommes ici loin de l’homme tragique croyant à sa force et à son être créatif. Les sept péchés capitaux se trouvent implicitement dans toutes les religions, avec d’autres formules et d’autres configurations, toujours aussi sévères et répressives. L’homme a des instincts, et il doit être puni pour ça, ainsi réagi toute religion.
Au niveau du savoir, l’homme est incapable, par sa raison handicapée, de déchiffrer les secrets de la nature, c’est une compétence exclusive à Dieu et ses prêcheurs. Platon a bien distribué les rôles: L’ ÉTAT doit être dirigé par le philosophe et sa clique, les soldats pour l’ordre, les citoyens pour la vie quotidienne tracée d’en haut. Ce rôle fût confisqué par les gérants des instituts religieux. L’homme est touché dans ses intimités les plus profondes, mais son plaisir est quantifié. La philosophie et la religion marchent conjointement, avec une complicité très étroite, sous le règne du politique qui s’est procuré les pouvoirs de faire basculer la balance, relativement en faveur de l’un vis-à-vis de l’autre. La politique a toujours été partie intégrante dans cet équilibre.
Mais jusqu’à quel point peut on dire que la philosophie jouait habilement avec ces autres ordres pour faire apparaitre ce que l’on ne veut pas apparaitre ? L’histoire et la biographie des philosophes témoignent de cela. Je pense que M. Foucault a très bien montré cela, surtout dans son ouvrage « L’ordre du discours ». Le discours, tout discours est soumis à des règles très efficaces et vigilantes.

3 – La naissance de la métaphysique:

Je parle bien sûr de la métaphysique quand elle a pris sa forme systématique, cela est arrivé avec Platon. Ce dernier a donné à la philosophie ses trois fameux axes: L’Ontologie – La gnoséologie – L’axiologie. La réalité a donc trois niveaux qu’il faut étudier selon ces trois niveaux. Mais la structure finale ou mène cette métaphysique est la suivante: Il y a deux existences, l’une est réelle représentant l’absolu, l’autre est illusoire représentant l’illusion. Platon a pris soin de formuler l’exemple de la grotte ou se reflète l’ombre de ce qui existe ailleurs. Ce qui existe ailleurs, c’est la réalité absolue que seuls les philosophes sont capables de se rappeler et rejoindre, dedans c’est la fiction que la masse voient, croyant par erreur que c’est la réalité, alors qu’elle ne l’est pas: Voilà que nous sommes devant une dualité tranchante et déterminée; et cela fût adoptée par tous les autres ordres du savoir: religions, sciences, littératures, … La philosophie a sombré dans cette orientation, en prenant chaque fois des différentes formules. Que ce soit avec Aristote, ou ceux qui sont venus après, notamment Kant et Hegel, il s’agit là de la même structure: Le vrai en face du faux, l’absolu en face du dérisoire: La métaphysique. Les efforts se sont multipliés, pour se gonfler chez Hegel.
Je crois, avec assez de certitude, que le christianisme n’a fait qu’une volerie d’une idée déjà exprimée chez les grecs, il s’agit, de celle qui consiste à dire que Dieu a couché avec une femme (humaine) et ça a donné un demi dieu, comme Achille et autres. C’est là exactement où Nietzsche a trouvé les maux de la philosophie! Voila que Dieu a fécondé une femme qui a donné Jésus, et pour Hegel, c’est l’idée abstraite qui s’est transformée dans la nature (l’antithèse) pour redonner la pensée absolue (Jésus en religion) lui en philosophie, son Roi en politique ! Hegel a appelé ça « La raison gouverne l’histoire ».
Il a fallu donc, attendre cette arrogance pour provoquer la philosophie, pour mettre toute cette métaphysique en cause. « Riens philosophiques » voilà ce que répond Kierkegaard; ou alors la nécessité de mettre Hegel sur pied comme l’a dit Marx. Mais Nietzsche est allé plus loin, à la tragédie grecque, il y a trouvé beaucoup de richesse, à partir desquelles les détournements se sont produits. y a-t-il un germe chez Socrate ? Il a combattu la dispersion infinie du sens, pour y mettre à la place Le sujet savant: Connais toi, toi-même ! Cela a servi à Platon de maitriser le sens dans une seule main, la sienne, en pensant l’existence et rejoignant avec sa réflexion, le vrai monde où gite la réalité!

4 – Mythos et Logos:

On a pris l’habitude d’admettre ce partage entre mythos et logos, c'est-à-dire la thèse qui soutient que le mythos a un jour cessé d’exister, et à sa place, le logos a occupé la pensée; or les travaux de l’anthropologie et les disciplines proches, nous ont montré des faits bien considérable. Mais comment peut on comprendre que dans notre troisième millénaire, des théories persistent à continuer dans différents domaines de la pensée.
Un homme se lève un matin, et déclare à toute l’humanité que dieu en personne, l’a chargé de purifier notre monde des forces du Mal, et il entraine toute la planète vers des conflits terriblement meurtriers, où la chaire humaine est devenue une proie facile à toutes les sortes d’armes explosives, scientifiquement fabriquées jusqu’à en devenir des armes intelligentes ? En face de celui là, un autre homme prétend lui aussi être un soldat préalablement martyre, et prend la tâche lui aussi, sous l’ordre de dieu, de demander à toute l’humanité de le suivre dans son combat contre le mal absolu. Une face à face terriblement dressée pour mettre tout le monde au feu. Un absolu contre un autre absolu, et derrière les deux, se sont mêlées les théologies les plus anciennes. Ce serait quoi le mythos si ce n’est pas cette croyance à la chose et son contraire, les unifiant et les rendant Un. L’armement destructif fait de ces hommes des avatars de Zeus et ses collègues. Le mythos devient cette mise de l’autre dans un dehors absolu, et devient aussi ce rapport directe et exclusive avec dieu!
Le mythos c’est de croire à la chose et son contraire, c’est de croire aussi qu’entre la vérité et son contraire, il y a un médium qui n’est ni dieu, ni homme, mais une troisième force que l’on peut s’approprier pour agir et changer les choses! Notre monde contemporain est considérablement envahi par cette conviction. Des hommes d’état, comme aussi des gens ordinaires, consomment fortement cette croyance et pratique, nous avons même des spécialistes en la matière, qui emploient habilement les dernières technologies (Internet, communication…) pour servir dans ce marché terriblement croissant partout dans le monde. Aussi des pratiques médicales reposant sur l’invitation du médium pour guérir les maladies de toutes sortes, même le cancer. Les marabouts, les temples, les lieux de voyance, sont devenus de plus en plus régnant.
Le mythos ne repose pas sur le dualisme comme il est le cas dans la métaphysique fondée par Platon; il repose plutôt sur l’intermédiaire qui n’est ni Dieu, ni Homme, mais des puissances surnaturelles inidentifiables, mais par contre maitrisables, soit pour faire du bien, soit pour faire du mal. Ces forces ont pris différentes appellations: Fantômes, diables, forces du mal, médium ..Etc, et pour dominer ces forces, d’autres moyens sont imaginés par l’homme: Le talisman, la croix, la lecture du texte divin, rituels de trans…etc, l’homme contemporain a intégré même les moyens les plus développés dans le domaine des télécommunications. Les « spécialistes du tarot et de voyance » ont occupé une très bonne place dans le monde de l’Internet et de la publicité.
Le mythos a donc toujours existé et existe toujours à côté du logos, il n’a jamais cessé de faire partie de la pensé humaine, l’histoire des sciences n’est elle pas l’histoire de ses erreurs comme le disait G. Bachelard, et ce qui est une connaissance actuelle, n’est qu’une illusion après. Mais cette illusion ne constitue pas dans beaucoup de cas un mythos lorsqu’une théorie scientifique est non pas seulement dépassée, mais dévoilée comme une banalité et pure illusion. Il faut donc admettre que le mythos est une interprétation de la réalité comme le logos et les autres systèmes métaphysiques. C’est ce que Nietzsche a révélé dans son parcours philosophique, et a voulu faire entendre avec acharnement, de là, son retour à la tragédie grecque. Son projet a été pris au sérieux par ceux qu’il a appelé les philosophes du danger. Ce fût Heidegger, Derrida, Foucault, Deleuze … Le savoir humain est une multitude d’interprétations du monde; parmi les grands apports de Nietzsche est que le sens est pluriel, quoiqu’il doive distinguer toujours le sens fort, c'est-à-dire l’interprétation qui s’impose dans un temps et espace donné.

« On ne saurait mieux marquer la différence entre la libre pensée d’hier et celle d’aujourd’hui qu’en se rappelant cette phrase qu’il a fallu toute l’intrépidité du siècle passé pour comprendre et énoncer, et qui pourtant, mesurée au niveau actuel de la connaissance, retombe au rang de la naïveté involontaire, _ je veux dire la phrase de voltaire : croyez moi, mon ami, l’erreur aussi a son mérite » Nietzsche.

5- Le rationalisme:

Aristote a fondé la logique pour mettre les premières bornes de la pensée, mais il a aussi fondé la rhétorique; curieusement, on ne s’est que peut intéressé à cela! Pourquoi sa logique a-t-elle pris beaucoup d’importance, alors que la rhétorique n’a pas incité autant à la recherche ?
L’Organon a marqué les premiers fondements d’un rationalisme primordial, il a montré les règles que toute réflexion suit pour être conforme à la raison; et même les parties inaccessibles sont quantifiées, il a consacré pour ça, la logique fallacieuse. Et pourtant, tout un espace de réflexion reste à définir, c’est là l’importance de la rhétorique; car la logique formelle peut bien traiter une phrase lorsqu’elle est propositionnelle, mais lorsqu’elle ne l’est pas, la logique formelle s’arrête. Quand une phrase est exclamative ou interrogative, elle n’est pas objet de la logique, c’est la rhétorique qui s’en occupe, pour cette raison, elle est le germe de la linguistique moderne.
Mais ce qui m’intéresse ici, c’est que notre manière de réfléchir et les règles qui font marcher cella, ne sont pas forcément formelles, elles sont plutôt plurielles et vont entre le formel et l’informel, il en résulte que la réalité est toujours inachevée, et que le sens est molle .Une réalité peut bien être intelligible, mais pas forcément rationnelle. Ceci n’a pas été prise en bonne considération par Descartes. Il a fait de son mieux pour mettre une taxinomie de la pensée pour y mettre de l’ordre, seulement tout est bâti sur l’évidence, et c’est bien de là que commence les problèmes, c'est-à-dire que Descartes n’a pas réussi à faire une table totalement rase. La métaphysique avec sa dualité reste dominante et imposée dans sa philosophie. On comprend bien pourquoi Lacan a trouvé beaucoup de faciliter pour détruire ce cogito.
Je pense qu’à partir de là, Kant a fondé ses trois critiques, son but était de renforcer ce rationalisme et traiter ses trous, en formalisant les trois axes de la métaphysique. Le savoir est soumis à la transcendance du sens. Un sens tellement formel qu’il est devenu indiscutable; mais Kant devait faire face à un problème très difficile à surmonter: Comment faire avec la notion de temps et de l’espace ? Pire encore, comment faire avec les notions telles que: Liberté, âme, dieu, morale … etc, pour les premières il a trouvé refuge dans le concept de l’a priori, mais cela ne pouvait pas tenir longtemps avec l’évolution rapide des sciences physiques: Einstein! Pour les secondes il a trouvé l’idée de l’impératif, cela aussi n’a pas pu résister à l’évolution des sciences humaines: La sociologie, la psychologie, la politique. Mais comment peut-on admettre l’idée de l’art pour l’art, ou le devoir pour le devoir ? La morale pourrait elle s’imposer en tant qu’impératif ? Et comment peut on accepter l’idée d’un Noumène qu’on ne peut pas comprendre, en échange d’un Phénomène apparent et accessible au savoir ? Kant n’a pas pu dépasser la philosophie cartésienne! C’est à dire sa métaphysique.
La symphonie de Hegel commence à partir d’une dimension tout à fait nouvelle, que les autres n’ont pas pu remarquer: L’histoire. Il est vrai que Kant avait implicitement posé cette question, en se demandant ce qu’est le « Présent », mais celle-ci, n’a pas été clairement traitée par lui. Par contre Hegel a commencé de là exactement, et c’est à lui que revient la philosophie de l’histoire. La pensée de Hegel n’est pas facile à réfuter, parce que là oû on croit l’avoir bien chassée, on la trouve défiante et persistante. Cette force revient exactement à sa philosophie de l’histoire. Hegel a donc donné le dernier souffle à la métaphysique en y introduisant cet aspect révolutionnaire qu’offre l’histoire.
« La raison gouverne l’histoire » ainsi, a-t-il pu reporter la fin de la métaphysique, cela veut dire, qu’il n’est plus question de voir les choses en état stationnaire et dogmatique, mais en mouvement, en dialectique que nul ne peut arrêter, cependant ce qui est Noumène finit par devenir Phénomène, ainsi la connaissance est infinie et surtout ascendante, la vérité n’est plus inaccessible, elle est plutôt un devenir qui ne cesse de se révéler. Nous sommes devant une philosophie bien révolutionnaire et trop rassurante! Mais oû est le problème alors !?

a - La squelette de toute la philosophie de Hegel est faite à partir du christianisme; la parole de Dieu semée dans l’utérus de Meriem, cela donne un homme qui représente la connaissance de Dieu qui sera,elle, prêchée et répandue au sein de l’espèce humaine pour lui monter le savoir divin. L’histoire des hommes, de ce coté, ne sera que le passage déterminé de l’ignorance vers la connaissance. La philosophie de Hegel est l’aspect philosophique du christianisme. La trilogie prend la forme de Dieu, femme, homme, c'est-à-dire thèse, anti-thèse, synthèse. Parce que cet homme réalise la présence de Dieu sur terre.

b - L’absolu est le pilier de sa pensée, un absolu vers quoi aspire toute vie, face à un relatif humble et méprisable. L’absolu est une fin vers laquelle va le sens de l’histoire. L’individu ne compte rien dans ce processus, même les grands hommes, ne sont que des éléments que l’histoire utilise pour réaliser l’absolu.

c - Le finalisme est l’élément primordial qui fait bouger l’histoire. C'est-à-dire, qu’il y a là une fin incomprise que l’histoire veut réaliser. Cette fin est bien la volonté de Dieu sur terre, qui s’accomplit sans cesse.

d - Le progrès est donc une destiné de l’existence que rien ne peut empêcher; les guerres, les conflits sanguinaires, les grands changements sont nécessaires pour cette réalisation de l’absolu, et l’homme n y est pour rien, sauf pour mettre en application cette destiné avec ce qu’elle peut porter de malheur ou de bonheur, peu importe.

e - Mais cet absolu s’est réalisé en religion avec le christianisme, en politique avec le règne de son Roi, en philosophie avec lui. C’est vers tout ça que tendait sa philosophie pour s’arrêter.

Ainsi, se termine la révolution de Hegel, et nous pourrons trouver dans ces propos, une introduction, qui permettra une réaction violente, plutôt, un changement radical dans la philosophie, l'effondrement de la métaphysique.

6- L’effondrement de la métaphysique:

Cette inflation de la raison chez Hegel a provoqué une critique sévère des philosophes, non pas seulement contre l’idée de Dieu, le centre privilégié de toute métaphysique, mais aussi toutes les valeurs qui l’accompagnent; L’absolu, la morale, le pouvoir, la connaissance, ... ect, sans doute, l’évolution de la technique, l' apparition de l’énergie, l’évolution du commerce … a été un facteur très déterminant dans ce changement, mais la pensée, a sa propre raison et ses propres lois qui la font changer vers un tel ou tel sens, c’est ce que Louis Althusser appelait la pratique théorique. C’est une philosophie aigue et très critique qui a fait naissance, au détriment de toutes les autres et qui a marqué le modernisme, c’est une philosophie marquée par le même souci, celui de renverser la dualité. Nietzsche était le grand titre ou ce qu’on peut appeler un prolégomènes à la philosophie post-moderniste. Je peux dire qu’à partir de là, commence l’après Nietzsche.
« La croyance à la vérité commence avec le doute au sujet de toutes les vérités auxquelles on croyait jusqu’alors » Nietzsche.

3 – L’après Nietzsche:

1 – Dionysos contre le crucifié:

Hegel avait donc saturé la métaphysique, plus rien ne peut être ajouté; Kierkegaard a trouvé que Hegel avait parlé de tout sauf de l’homme, de son intérieur, est ce là le début de la pensée existentialiste ? Je crois que oui. Marx s’est dirigé vers un autre angle: La lutte des classes. Il a bien apprécié la dialectique, mais a fermement refusé qu’elle soit animée par une raison intelligente qui se dirige vers un but suprême, ambigu et universel. Sa réponse était dans l’économie et les conditions humaines; ce qui fait bouger l’histoire c’est cette contradiction qui produit la plus value entrainant la richesse des uns et la misère des autres, donc une lutte interminable qui fait bouger l’histoire. Il faut construire la structure qui unifiera les exploités pour changer l’histoire vers une autre étape qu’est le communisme. La praxis au lieu de rester figé dans le monde des idées.
Mais la plus forte réplique à Hegel fût la philosophie de Nietzsche qui en a aboli l’essentiel:

a - Le christianisme (et avec elle les religions) qui constitue un blocage et une destruction de tout ce qui est humain, surtout sa volonté. L’Antéchrist n’est pas le contraire de christ, mais son dépassement, son renversement en tant que contre nature. Nietzsche était tout à fait conscient de sa tache, qu’il était un homme posthume, car en rejetant le politique, en exigeant de nouveaux yeux et oreilles, en allant chercher dans le labyrinthe pour y trouver et détruire avec mépris ce que l’humanité avait créée contre elle-même.

b - L’absolu n’est qu’une idée, et même une mauvaise idée, qui entrave la volonté de l’homme et sa puissance. Tout absolu devient relatif devant cette volonté acharnée de l’homme à se dépasser vers le meilleur, même si cela exige de faire face à la mort (Là on trouve l’esprit grecque).

c - Nul finalisme n’existe sauf celui de l’homme ou des hommes; le diable lui-même, en personne l’a dit à Zara: Dieu est mort à cause de sa pitié pour les hommes. L’homme doit en tirer profit pour se méfier de la pitié!

d - Le progrès! Ne serait-il pas une illusion ? L’homme du 19 ème siècle ne serait-il pas médiocre dans sa qualité ? Or la généalogie nous offre une autre façon de voir notre évolution.

e - Il est difficile d’admettre que la raison s’est finalement réalisée avec Hegel, ce sage parmi les sages, n’a fait que produire des valeurs, les embellir et les mètres dans la barque pour être pousser par le fleuve, c'est-à-dire la masse humaine qui coure avec sa force colossale.

f - Que veut dire donc l’effondrement de la métaphysique ? Ce n’est pas l’abolissement de la dualité, mais son renversement. La réalité n’est pas en haut, elle est plutôt en bas, sur terre, entre les mains des hommes, et c’est à eux que revient la création. L’illusion est en haut oû il n’y a que des interprétations inutiles!

Nietzsche a attaqué toute l’histoire de cette dualité, de Platon à Hegel, il a adressé violemment ses coups de marteau à tous les sages ( philosophes ) qui ont trouvé la joie d’installer les valeurs et leurs donner des noms et la respectabilité habile, pour semer l’impuissance et le doute chez les masses, et c’est là, leur volonté de puissance. Car la joie et la jouissance de ces sages passent par leur savoir et leur créativité des concepts qui maintiennent l’ordre et garantissent la soumission ( De là, la notion de Pouvoir développée par M .Foucault ).
« Le christianisme donna du poison à Eros : il n’en mourut pas, mais dégénéra en vice » F . Nietzsche.

2- Le philosophe du Danger:

Pourquoi Nietzsche a choisi de se présenter dans cette face à face « Je suis Dionysos contre le crucifié » ? Je trouve que c’est comme un grand titre à toutes ses œuvres. Une dénonciation et un refus à cette morale de soumission, d’anéantissement de soi; en échange d’une morale, non pas seulement de puissance, mais de dépassement de soi. Le Dionysiaque emporté par la joie face au crucifié battu par l’austérité de ses vertus; nous les immoralistes disait Nietzsche pour mettre l’accent sur cette confrontation. Mais il n’a pas oublié de s’intéresser à ce Dieu qui s’est déclaré le seul Dieu, en affirmant qu’il n’y a de Dieu que lui! Les Dieux grecs ont éclaté de rire pour ça.
« O grand astre quel serait ton bonheur si tu n’as pas ceux que tu éclaires » Cet appel dionysiaque à l’homme, est une incitation à la joie: Si l’homme a des instincts, des désirs, quel serait sa raison s’il ne réalise pas ce pourquoi il existe. Le crucifié l’appelle à s’interdire tout ce qui est nature en lui. Le surhomme n’est que l’homme avisé, capable de choisir la vision de Dionysos et de dépasser celle du crucifié. L’éternel retour n’est que cette nature infinie. La volonté de puissance n’est que cette résistance contre la peur, le ressentiment, l’angoisse d’être crucifié, c’est-à-dire d’être puni. L’homme avisé détruit les idoles. Le désir sexuel pousse l’homme par la passion à agir, alors il s’agit, peu importe les manières et les risques, d’aboutir à la jouissance qui, une fois acquise, le désir sexuel reprend: Voilà ce qu’est l’éternel retour. Cependant la morale du crucifié reste une contre nature, et le surhomme crée une autre éthique, une autre vision de la vie, de l’art, de soi ... etc.
En fait pourquoi Nietzsche employait à plusieurs reprises cette expression: Nous les psychologues ? Sans doute, ce sont ces malades de pitié, de chasteté, de dénouement et dévouement, de bonté et de toutes les qualités humaines, trop humaines! Ne faut-il pas soigner ces malades ? Or, dans les yeux doux de la pitié et de l’amour guette aussi la volonté de puissance, c’est-à-dire, la volonté d’investir l’autre et lui confisquer la puissance. Les sept péchés capitaux ne sont –ils pas, un des spectres de ce qu’est la volonté de puissance ? Je crois que la volonté de puissance est bien cette richesse grandiose dans l’homme qui le pousse à se rassasier de la vie, même si cela comporte un danger mortel, un risque de mourir. Je pense aussi que l’éternel retour est cette volonté qui ne peut que continuer, se perpétuer, se refaire infiniment, mais sous différentes formes, en employant tous les moyens, anciens et nouveaux, pour s’affirmer et s’imposer. La guerre est une simple idée en tête, mais elle est aussi ce phénomène qui ne cessera jamais de retourner éternellement sous différentes formes, avec de nouvelles valeurs. Oû est donc la répétition ? Pour changer l’exemple de dé, je dirai que lorsque je décide de rentrer au glaive, je fais face à la mort, et je parie avec ma vie pour le trophée, soit je meurs, soit je gagne, ainsi le veut ma propre volonté ( La volonté de puissance), et ça continue avec moi ou sans moi ( L’éternel retour ). A l’aube de l’humanité, les nobles étaient ces hommes toujours prêts à parier avec leurs vies, et ils ont mérité leurs statuts. La généalogie des nobles nous mène vers des tueurs libérés de pitié et de valeurs pareilles. Ainsi va la vie des gens au quotidien et pendant toutes les époques! Que le surhomme vienne pour affirmer ses droits sans avoir recours à la morale des sages. N’y a-t-il pas d’indice à cela dans notre troisième millénaire ? Napoléon disait « Dieu est avec ceux qui ont plus de canons », voilà que la volonté de l’homme transforme Dieu en puissance réelle, en canons qui produisent l’effet sur terre, et créent la victoire. L’après Nietzsche c’est ce pas géant dans le chemin qui mène au-delà bien et mal, parce qu’il est temps de parler droit au but, de parler sans mensonges, sachant que les valeurs morales sont nos propres créations, et comme nous les avons créées, nous pourrons les détruire pour en créer d’autres, car se taire est un poison qui nous tuera, et le silence dégénèrera notre espèce, alors que tous les vers de la terre ont donné de leurs mieux, alors nous devons dépasser ce qui est singe en nous pour mériter notre souveraineté.
« Qu’est ce qui est bon ? Tout ce qui exalte en l’homme le sentiment de puissance, la volonté de puissance, la puissance même. Qu’est ce qui est mauvais ? Tout ce qui vient de la faiblesse » F. Nietzsche.

3- Le dépassement de la métaphysique:

Notre monde n’est plus un simulacre, il est notre réalité que nous sommes capables de changer dans une lutte interminable. Nietzsche est l’auteur de ce renversement; une nouvelle époque vient de commencer alors, et des philosophes, que Nietzsche voyait venir, les philosophes du danger, vont continuer ce chemin grave. Sur un autre niveau, les sciences évoluaient sans cesse, dans tous les domaines, y compris le domaine humain, ouvrant d’autres perspectives, et réalisant d’autres découvertes qui feront disparaitre tout ce qui est resté de la métaphysique et ses ramifications. L’Ontologie n’a plus donc de place sauf dans les musées, et les valeurs de la peur ont cédé leurs places aux valeurs du gai savoir et de l’Antéchrist. Maintenant, nous assistons au deuil de la métaphysique!
Heidegger a tenté une confrontation philosophique très dangereuse: Reprendre la métaphysique pour en finir, reprendre le thème fondamental de l’Ontologie pour le serrer. Pourquoi y a-t-il l’étant et non pas plutôt rien ? Dans ce chemin épineux, Heidegger s’est montré très vigilant, minutieux, très soucieux de mettre la main sur le noyau dur de la métaphysique: L’être et l’étant en rapport avec le temps. Je crois qu’il a fini par trouver ce qui suit: La question sur l’être est une fausse question, l’être c’est ce qui est là. Ça pourrait paraitre rien et futile comme conclusion, mais « Dans la forêt, il y a des chemins qui, le plus souvent encombrés de broussailles, s’arrêtent soudain dans le non frayé. On les appelle holzwege.Chacun suit son propre chemin, mais dans la même forêt. Souvent, il semble que l’un ressemble à l’autre.Mais ce n’est qu’une apparence. Bûcherons et forestiers s’y connaissent en chemins.Ils savent ce que veut dire : être sur un Holzweg, sur un chemin qui ne mène nulle part » M. Heidegger. Certains, se sont précipités pour dire que c’est là une non possibilité de comprendre! C’est une très mauvaise lecture de Heidegger, mais voyons un peu: cette forêt n’est pas une impasse, un néant, puisque bucherons et forestiers s’y connaissent, ainsi pour la pensée, ceux qui s’y connaissent ont la facilité d’aller loin, très loin même.

Dans cette voie rude, déserte, tortueuse, des philosophes graves, vont continuer leur chemin pour amplifier et investir le nouveau monde de questionnements que Nietzsche a ouvert. Je crois qu’à partir de là, Foucault a développé les questions: Pouvoir, savoir, raison, déraison, éthique, la sexualité … etc; Deleuze a développé la question du sens et les strates de la pensée, et c’est un travail qui marquera ce siècle; Derrida, la question de la trace, du pharmacon, de la différence. Dans la pensée allemande: Theodor H. Adorno, Hans Georg Gadamer, Jurgen Habermas: Les questions du politique et de l’agir communicationnel.

TRIBAK AHMED