26.8.07

Foucault et Nietzsche : 3 – Le pouvoir :



La volonté de puissance :

Les concepts de Nietzsche sont indissociables, on ne peut pas les voir séparément, cela emmènerait à une confusion totale, c’est que volonté de puissance, surhomme et éternel retour sont trois choses qui ne se comprennent qu’en étant ensemble.

La volonté de puissance dans l’homme, est enracinée, elle est sa fin, à laquelle, il ne peut jamais renoncé ; il se met dans un enjeu extraordinaire et interminable, pour la réaliser, même si cela menace sa vie. Cette volonté de puissance est elle qui anime les gens et l’histoire. L’histoire ne bouge que par cette puissance qui crée les événements, les lois, la morale et les valeurs. Et quand l’esclave ou le vaincu parle devant le vainqueur, et lui supplie la pitié, il ne fait que exercer sa puissance pour renverser les rapports de forces et les statuts. Derrière les mots d’amour et de pitié, gite une puissance mortelle pour la victoire et le trophée. Il en résulte que les valeurs morales sont une création de l’homme, ou plus tôt, produits de conflits des volontés de puissance qui ne s’arrêtent jamais.

Les grecs montraient clairement cet aspect de l’homme ; la guerre, la victoire, la confrontation et la valeur honorable qu’on accordaient a ces valeur, toute cela étaient chez les grecs anciens, les plus importantes vertus que l’homme devait chanter, et sans doute, les récits de Homers étaient des symboles de cette vision qui considérait le monde comme une scène de lutte, de défi et de l’affrontation de la mort. L’homme grec est allé jusqu’à l’affrontation des dieux et de l’accouplement avec eux.

Le dieu grec était très proche de l’homme jusqu’à avoir des liens de paternité avec lui. Cela veut dire que l’homme grec a approché les dieux ; ce n’est donc pas imprévu que le christianisme vint de cette tradition culturelle, psychologique et sociale. D’autres parts, cette vision sur les dieux a facilité le chemin pour l’apparition de la philosophie, c’est que la philosophie ne peut pas naitre d’une pensée vaincue et soumise, mais plus tôt, d’une pensée qui croit à l’homme et à sa volonté de puissance. Pour cette raison, Nietzsche s’est dirigé vers la mythologie grecque, il y a trouvé tous les gènes culturels et philosophiques de la pensée occidentale. Je suis, disait Nietzsche, Dionysos contre le crucifié. Il savait parfaitement ce qu’il disait et de quoi, il avait affaire ; il avait consacré toute sa vie à contredire fortement le christianisme et les valeurs qui consistent à parler d’un dieu posant des lois à l’humain et lui demandant de se soumettre et de déclarer l’échec devant les lieutenants de dieu et leurs institutions. La généalogie est un retour à la pensée grecque, et ce n’est une coïncidence, mais c’est plus tôt, une recherche chez ceux-là, pour y voir ce qu’ils ont créées comme lois, or Dionysos habillé par Nietzsche, est une démystification de toute cette histoire culturelle qui a dérangé la vie humaine. La volonté de puissance n’est pas une énergie, elle est cette nature insurmontable et irréductible chez l’homme.

Le surhomme :

On avait confisqué à la civilisation grecque son immédiateté, et elle a été soumise à une déformation qui lui a ôté ce qu’elle avait de noble, surtout lorsqu’elle faisait place à l’homme à coté de dieu. Pour cette raison, il y avait une grande nécessité à cette violence expressive de Zarathoustra : je vous enseigne l’homme… jadis, vous étiez des singes et maintenant, vous êtes plus singe que le singe lui-même…tous les verts ont donné leur forme extrême. Et vous, vous voulez retourner à l’animal au lieu d’aller vers l’homme ; le singe est la honte de l’homme …je vous enseigne le surhomme.

Le surhomme est cet homme qui doit récupérer sa liberté vis-à-vis de la morale du ressentiment, et vis-à-vis des valeurs de soumission devant les créateurs des valeurs ; c’est lui l’homme qui a compris que nul ne le dépasse et qu’il doit renverser les statuts du ciel et de la terre pour que cette dernière reprenne la parole.

Le surhomme est cet homme qui sait que la vie est tragédie et guerre interminable contre la nature et ses secrets, et se contente de cela, c’est l’homme de l’optimisme tragique. C’est lui qui sait que la vérité et son invention et rien d’autres, c’est lui le constructeur des valeurs, et il en est le destructeur chaque fois qu’il y a nécessité pour cela. Il est temps pour que les lieutenants de la religion et les philosophes, créateur de mensonges, de quitter la scène pour donner lieu à l’homme, le seul créateur. Le surhomme n’est pas un concept ou une valeur absolue ou un être à venir d’un néant ; il est tout simplement ce que l’homme et ce qu’il doit être, après que les mensonges se sont démolis ; c’est l’homme qui entre à la scène pour la victoire quelque soit le prix.

C’est ce que Nietzsche a voulu dire et a montré, après avoir compris l’aspect directe des anciens grecs et le recul de la valeur humaine devant les productions des sages qui ne visaient qu’une seule chose : la volonté de puissance chez l’homme.

L’éternel retour :

Sans doute, ce mot de retour a été la cause de beaucoup de malentendu à propos de Nietzsche. Mais ce malentendu revient au fait qu’on n’a pas essayé de comprendre la notion de temps chez Nietzsche. La notion de retour fait référence à la notion ordinaire de temps, l’idée de l’éternel fait aussi allusion à l’absolu ; mais cette allusion n’a aucun rapport avec Nietzsche.

Chez Nietzsche, il n y a pas de retour, ni d’éternel ; pour qu’il ait un retour, il doit y avoir quelque chose qui retourne, mais cette chose n’existe pas. Ce qui retourne c’est cette chose qui a différencié, qui est devenue différence ; ce qui retourne c’est donc la différence ; il y a une répétition de la différence et non pas l’identique ; la différence retourne et non pas l’identique. L’identique ne retourne pas, mais c’est le différent qui retourne éternellement. Nous sommes devant une différence qui ne cesse de retourner. L’éternel retour est le retour de la différence qui est pluralité ; et lorsque Nietzsche parle d’éternel retour il ne parle que de cela. On voit donc comment Foucault a posé la question du présent de l’homme à partir de l’esprit Nietzschéen.

On peut dire vraiment qu’il y a la pensée d’avant Nietzsche et la pensée d’après Nietzsche, et cela veut dire qu’il y a un changement radical au niveau de la pensée philosophique, et qui se caractérise par le détachement total vis-à-vis de la philosophie de Hegel, qui elle, est restée naïvement dans la philosophie de sujet, la philosophie de la présence, dans la notion Aristotélicienne du temps. Nietzsche est le point où s’est faite la rupture dans la philosophie ; d’où l’arrivée des philosophes de danger, comme Foucault, Derrida, Deleuze. Foucault a pris de Nietzsche, sa généalogie, sa vision sur l’homme, sa critique de la morale, sa vision sur la puissance, sa vision sur l’identité et sur la différence …etc. Ainsi, Foucault est le prolongement de Nietzsche dans cet horizon qui est la pensée post-moderne.

TRIBAK AHMED

19.8.07

Foucault et Nietzsche : 2- La problématisation



Foucault tenait un sérieux dialogue avec cette longue discussion qui tournait au sujet de la notion de profondeur 1 ; notion illusoire que Nietzsche avait si tant débattue 2, ce dernier refusait toujours cette fausse notion de profondeur des idées et de l’inconscient comme étant une arrière existence, cette profondeur qu’il a montrée lui, qu’elle n’était qu’une invention fausse des philosophes, de Platon à Hegel.

Nous sommes là, devant une conception nouvelle de ce que voulait représenter en effet pour lui l’illusion d’une profondeur 3, ou de l’idée d’une profondeur, nous sommes aussi devant un refus catégorique de cette illusion qu’on ne peut plus accepter ; Nietzsche avait la tâche de détruire cette illusion, pour une pensée libre et vigilante, juré à mettre en dehors de la pensée tout ce qui relève ou fait référence à cette idée trompeuse, même si cela entrainait la destruction de la figure fragile de l’homme. Il n y a qu’un seul monde, c’est celui de la terre, et ce que nous nous faisons sur ce monde est tout simplement notre propre interprétation, et c’est bien cette interprétation qui fait la pluralité des sens. Or, ce concept d’interprétation change tout dans l’horizon de la pensée philosophique : la vérité est plurielle, nulle vérité n’est absolue ; cependant, le devoir du philosophe est devenu celui de dire vrai, et c’est cette notion que Foucault prend et adopte avec beaucoup de détermination. Il ne s’agit plus de dire la vérité, mais plus tôt de dire vrai. C’est donc toute la base métaphysique de la philosophie classique qui est renversée.

Mais finalement, pour revenir à la question de l’homme et de l’humanisme : où est le problème, s’il est question de rendre à l’homme, chez Nietzsche et chez Foucault, sa vraie valeur au détriment des illusions que la pensée philosophique classique a produites et a inculquées pendant des siècles ?

Et si cette mise en valeur de l’homme n’empêchait pas ce dernier d’être lui-même objet de son savoir ? C'est-à-dire que l’homme dont Foucault a signalé la mort et la disparition, n’est que l’homme conceptuel transcendant à l’expérience et entouré de valeurs illusoires, c'est-à-dire l’homme de la philosophie classique. Alors que l’homme, celui de Nietzsche et de Foucault, comme valeur sur terre est bien celui à qui on a redonné la valeur, qu’on a revalorisé ; au lieu des idées fausses saturées de notions de profondeur, Foucault s’est dirigé vers les surfaces où gîte l’homme.

La notion de profondeur prétend la recherche de la vérité réelle dans le fond, mais Nietzsche a montré comment la croyance à cette profondeur entraîne la soumission et la croyance aux faux masques du réel, où celui qui interprète le réel doit descendre vers le bas de la ligne verticale, pour montrer que ce fond est contrairement à ce qu’il montre, c’est que ces profondeurs ne sont enfin que le secret absolu de ce qui est à la surface. Or ce que Foucault a fait, c’est exactement ce travail qui consiste à montrer que le fond n’est que la surface elle-même.

Ce que Foucault s’est décidé de faire dans son parcours, c’est de considérer que la pensée empirique, est une problématisation, et que le savoir, le pouvoir et le sujet, sont les trois piliers de toute problématique ; il n’est pas parti de la raison occidentale, mais de son revers, parce que le cogito ne permet de penser, que ce qui est pensable, or lui, il tente de penser l’impensé dans cette raison, en cherchant dans ce qui n’a jamais été objet de recherche. De toute cela, on comprend ses ouvrages : « Histoire de folie », « Les mots et les choses », « Surveiller et punir », « L’ordre de discours » …etc.

Pour Foucault, la seule chose qu’il faut chercher dans l’histoire des sciences en France, comme dans la pensée critique Allemande, c’est le justement et la mise en question, de cette raison qui porte en elle et dans sa structure, l’histoire des dogmes. Cette raison donc, ne peut pas nous libérer qu’à la seule condition de se libérer elle-même. C’est pourquoi, il était quasi important d’aller vers ces choses qui sont restées pendant très longtemps, loin de la recherche et de la réflexion.

Dans ce chemin, il n’a fait que reprendre le même chemin de Nietzsche, et qui consiste à déconstruire et à questionner les axiomes et les évidences. Il disait lui-même, quand je parle de Kant et Spinoza, Pascal ou Goethe, je sens leur sang jaillir dans le mien. Schopenhauer et Paul Rey étaient sans doute au début, ceux qui l’ont poussé à penser l’origine de la morale : Quelle est cette origine à laquelle il faut réduire ce que nous avons comme idées sur le bien et le mal ? Et pourquoi l’homme avait-il créé ce double critère et pour quelle raison ? Quelle est la relation de ces critères avec l’évolution de l’homme ? Sont-ils deux simples principes passagères résultant de la misère de l’homme où sont-ils signes de joie et de puissance chez lui ?

L’homme est au centre de la philosophie de Nietzsche, et Foucault a dirigé toute sa philosophie sur le même centre d’intérêt, en problématisant le présent, c'est-à-dire, en en faisant une problématique 4, et c’est pour cette raison qu’on l’appelle le philosophe de présentisme ou le philosophe en acte. Ce sont les concepts de Nietzsche : volonté de puissance, surhomme et éternel retour, qui ont donné chez Foucault sa philosophie sur : Le pouvoir, la vérité, la généalogie, l’archéologie, l’humanisme critique …etc. Cela en plus de l’influence de Heidegger sur d’autres niveaux.

Je pense qu’il faut cesser de voir dans la philosophie de Nietzsche un nihilisme dont je n’ai pas trouvé de trace ; dans Zarathoustra, comme dans tout les autres ouvrages, je n’ai trouvé que la valorisation de l’homme et l’appel à la vie et au savoir vigilant ; Foucault a bien compris cela, et en a tiré sa philosophie sur le pouvoir et sur l’histoire des mensonges, appelant l’homme à mieux connaitre les astuces de pouvoir et ses effets, pour mieux créer et faire la vie, où l’individu peut trouver sa place.

TRIBAK AHMED

1- Foucault M. « L’ordre du discours » Gallimard 1977.

2- Foucault M. « Nietzsche, Freud, Marx » Minuit 1967.

3- Nietzsche F. « Aurore » Idées/Gallimard 1970.

4- Ewald F. « La philosophie en acte » Magasine littéraire, n°435 oct. 2004.

11.8.07

Foucault et Nietzsche



Dans cette série d’articles, il est questions d’analyser le rapport entre Foucault et Nietzsche, ce rapport qui est décisif dans le parcours philosophique de Foucault, et que lui-même n’a pas cessé de dire. J’essaierai donc d’aborder en plusieurs articles ce rapport.

Foucault et Nietzsche : 1- L’humanisme

Foucault disait à propos de l 'humanisme, qu’il ne fallait pas confondre entre la chaleur fausse, résultant des concessions, et la froideur appartenant aux vraies affections. Les vrais écrivains pour lui étaient Nietzsche et Sade qui critiquaient l’homme très sévèrement, mais qui étaient les plus riches en affectivité 1.

Je pense que Foucault ne s’est pas arrêté à la limite d’apprécier Nietzsche, mais il a assimilé le rapport de Nietzsche avec l’homme et le statu tragique de ce dernier qui fait face à face à son destin, et sa lutte interminable pour la vie. Il ne s’agit pas pour Nietzsche de surestimer l’homme ou de le sous-estimer, mais il s’agit de constater son statu contradictoire, d’une part il est le sujet, et d’autre part, il est le chercheur, il est le jugé et le jugeant, cependant comment garderait t-il son objectivité et sa rigueur scientifique. Il est le destructeur et le constructeur, l’esclave et le seigneur.

Depuis des siècles, l’homme fût le prisonnier des valeurs impérialistes qu’engendrait la philosophie classique dont le maître reste toujours Platon ; et aussi, il est temps pour lui de jouer son rôle naturel de se gérer lui-même, et de créer ses propres valeurs qui seront convenables et conformes à sa volonté, que nulle volonté n’existe en dehors d’elle, volonté de puissance, volonté d’aboutir à son extrême. Sans doute, cet amour pour l’homme est exactement lui, qui fait de Nietzsche ce philosophe dont la sensibilité et le sens révolutionnaire est si haut et si noble ; refusant tout ce qui a été dit et produit avant lui sur les valeurs humaines fausses et dégradante.

L’humanisme de Nietzsche est si fort qu’il suggère deux trajectoires parallèles, mais non contradictoire qu’on a souvent laissé entendre par ses critiques, son humanisme offensif et critique, si violent, sans détours à l’égard de l’homme qui n’a pas su se respecter et se valoriser comme il se doit. Il l’incite à mériter son statu de créateur. Cet humanisme a été mal reconnu et mal compris, il n’a pas bénéficié de sa vraie valeur qu’après un siècle.

Foucault avait compris ce qu’il y a chez Nietzsche comme valeurs courageuses et dignes de respect total, et il les a adoptées ; c’est pourquoi, et à partir d’elles, il a posé les questions sérieuses et violentes qui intéressent l’homme et son futur, à partir de ce qui court au présent. Tout ce qui dérange l’évolution de l’homme doit disparaître, autrement dit, l’homme doit atteindre son sommet, même si ça menace sa vie ; c’est que l’objectif naturel et extrême de l’homme est de se distinguer de sa nature primitive et innofonsive, et de réaliser ses victoires sur la nature et sur lui-même.

Vous l’appelez volonté de vérité, disait Nietzsche en s’adressant aux philosophes, cette vérité qui vous pousse, ô grands sages parmi les sages, à créer des valeurs, mais c’est une vérité de puissance ce qu’elle est, vous avez créé des valeurs et vous les avez imposées aux gens en leur donnant de jolis noms ; cette vérité doit disparaître ! il faut tout détruire car nous avons beaucoup de choses à construire même si cela appelle des souffrances pour nous, car, cacher des vraies vérités est pire, et les vérités que nous cachons deviennent poison, que tout se détruise alors, cria Nietzsche 2.

Dans ce texte, qui est d’une extrême importance, nous trouvons le plus dur de ce que Nietzsche avait prononcé, en critiquant toute l’histoire de la philosophie et ce qu’elle cache en elle de faux et d’illusoire. Il ne s’agit pas d’un appel poétique, mais d’un cri aigu, adressé à l’homme pour se dépasser et dépasser l’histoire des mensonges, et renverser l’histoire des illusions que les philosophies avaient apportées à l’homme. Et ce pour placer l’homme à la place de dieu qui a longtemps régné, empêchant l’homme de progresser.

Pour cette raison, je crois que le philosophe qui a le mieux rendu à l’homme sa valeur et sa liberté de toutes les contraintes est bien Nietzsche, lui qui a été, à tord, considéré comme nihiliste. Je peux dire là, que Nietzsche a été sans doute, le philosophe fondateur du nouvel humanisme post-moderne. C’est pourquoi, je considère que Foucault était l’un des premiers à remarquer cela, c'est-à-dire, à remarquer cette mutation de l’humanisme basé sur les illusions à l’humanisme critique, courageux et riche en affectivité. A partir de cet appel constructif chez Nietzsche, basé sur la vigilance, Foucault a pu poursuivre le chemin, mettant l’homme face à lui-même, sans avoir besoin aux valeurs trompeuses et majestueuses que Nietzsche avait dévoilées comme je les ai citées au début de cette article.

Au lieu de l’humanisme d’obéissance, Foucault a préféré construire un humanisme basé sur la froideur qui distingue les philosophes des systèmes ; il a préféré l’humanisme réaliste qui décrit la réalité et la décamoufle, et incite au changement, insistant sur le rôle majeur de l’homme dans la vie, l’homme créateur, au lieu de l’humanisme exagéré qui transforme l’homme à l’état négatif ; il ne faut donc pas confondre la soumission chaleureuse des utopistes à la révolution des philosophes des systèmes. Je pense ainsi, qu’il faut penser à la politique en parlant de l’opposition qui met Foucault en face de ses critiques, eux qui étaient encore sous l’influence du Marxisme et de l’existentialisme de la fin du vingtième siècle.

En général, l’homme occidental avait déjà répudié la théologie du 19ème et 18ème siècle, et l’a mise dans un lieu limité et a appelé cela le laïcisme. Mais les marxistes rêvaient encore d’un humanisme libérateur de l’homme, or ce marxisme n’a pas franchi un pas que pour donner un système totalitaire, plus despotique, plus violent. Les existentialistes n’étaient pas mieux à ce propos, ils sont restés prisonniers de leurs cercles étroits ; ce explique le rejet total qui a été exprimé à l’égard de Foucault.

TRIBAK AHMED.

1- Foucault « archéologie de savoir » édit. Gallimard.

2- Nietzsche : « Ainsi parlait Zarathoustra » édit. Gallimard.